Cette première exposition monographique retrace la démarche de Djeff, interrogeant l’ambiguïté des rapports que l’humain entretient avec son environnement.

« A mesure que la prolifération de nos technologies créait toute une série de nouveaux milieux, les hommes se sont rendu compte que les arts sont des « contre-milieux » ou des antidotes qui nous donnent les moyens de percevoir le milieu lui-même. »

L’exposition se présente en deux parties, miroirs du travail de Djeff et de ses évolutions dans le recours à des techniques et des dispositifs différents mais dont les préoccupations restent constantes, s’approfondissent, gardant comme enjeu la conscience du spectateur, sa fascination technologique et les implications qu’elle en contient.

Chaque section occupe un niveau : Genesis au premier étage, Now Here else le rez-de-chaussée et une sélection de pièces est à retrouver dans les collections de la Fondation Vasarely pour en offrir une nouvelle lecture.
Autour de ces sections, les pièces présentées investissent de grands thèmes tous imbriqués les uns aux autres tels un schème de perception ou un vaste paysage mental déclinant un même champ lexical. Elles y dressent des filins entre elles, initient des relations logiques et éprouvent chacune à sa façon le réel dans l’instant et les futurs possibles qu’il augure.

A l’étage, « Genesis » sous le commissariat d’Isabelle Arvers, présente les premières productions artistiques de Djeff, les débuts de sa démarche où il sonde déjà notre appréhension au monde par le prisme technologique et plus particulièrement à travers les détournements de jeux vidéo et du gameplay. Epoque où Djeff signait encore « Dekalko » , référence au procédé de transfert – décalcomanie [dekalke] – dont le résultat n’est jamais pleinement satisfaisant, cette période de production est empreinte de stratégies de subversion de systèmes existants iconiques dans la culture du gaming. Flux, instantané, dépendance et maitrise, technologie à la complexité illusoire prennent ancre dans ces différentes expériences qui exigent fréquemment la contribution du visiteur pour devenir un acteur de cette question.

Au rez-de-chaussée, « Now Here Else » sous le commissariat de Fanny Serain, marque un tournant du travail de Djeff à travers un choix d’objets et d’installations, délaissant quelque peu l’espièglerie du game art, pour de nouvelles résonnances formelles et conceptuelles d’un propos d’autant plus conscientisé. Les images évoquant un monde naturel et ses ressources en perdition participent à la diversification d’un appareil formel et critique de cette dialectique d’un monde sous l’emprise – au fond mal ou peu maitrisé – de l’individu.